On a tendance à penser que le salaire freelance est toujours moins élevé qu’un salaire classique. D’ailleurs, le terme salaire convient peut-être moins bien que celui de revenus freelance. Après tout, le statut de freelance c’est un statut d’auto-employé et souvent l’absence de stabilité perçue du salaire. Cependant, ceci ne semble pas ralentir l’élan de ceux qui quittent des métiers bien rémunérés pour des jobs en freelance. La question reste donc entièrement posée : les freelances gagnent-ils moins que d’autres professionnels dans des occupations plus classiques ? Et si c’est le cas, qu’est-ce qui explique le choix de passer en freelance ?
Les 7 critères de la satisfaction du travailleur
Qu’on soit adepte de la théorie d’Herzberg sur la satisfaction au travail ou non ; qu’on réfléchisse à la question en vase clos ou qu’on se tourne vers les résultats d’enquêtes, on peut tomber d’accord sur 7 critères essentiels. Des critères qui restent valables, aussi bien pour le statut de freelance que pour les salariés. En effet, une étude de 2020 réalisée par Détail Quebec permet d’identifier les 7 facteurs suivants :
- L’environnement de travail : autrement dit, l’ambiance au travail est-elle source d’anxiété, d’angoisses, de stress ou est-elle plutôt source d’épanouissement et de réalisation personnelle ?
- La rémunération : de toute évidence un bon salaire contribue à une réelle satisfaction. Et inversement, un travailleur qui a le sentiment d’être sous-payé ne pourra pas être satisfait de son occupation.
- La charge de travail : le burnout est un obstacle considérable à la satisfaction du travail. L’épuisement mental prolongé est une source d’anxiété pour le travailleur.
- Les ressources disponibles : quelles sont les ressources que l’employeur met à la disposition du travailleur pour qu’il acquière de nouvelles compétences, se spécialise ou se forme de diverses manières ?
- La sécurité de l’emploi : un emploi sûr sera source de satisfaction, tandis qu’un emploi au lendemain incertain motivera plutôt les travailleurs à chercher de meilleures options.
- Les possibilités d’avancement professionnel : le sentiment de stagnation professionnelle est une des principales raisons qui poussent des travailleurs à quitter un employeur.
- L’équilibre vie professionnelle – vie personnelle : de plus en plus de travailleurs préfèrent des occupations qui ne les forcent pas à sacrifier leur vie personnelle ou leur vie de famille. Ce qui explique l’engouement grandissant pour le télétravail et le mode de vie du nomade digital.
Pourquoi se lancer en freelance devient de plus en plus attractif ?
L’intérêt prononcé pour le statut de freelance au cours des dernières années n’a plus rien de surprenant. Ce qui l’est toutefois, c’est l’accélération remarquable de cette tendance. Notamment, le développement et la croissance explosive des plateformes spécialisées qui comptent des dizaines de millions de membres.
Une chose est certaine, le contexte économique incertain, la réalité d’un monde qui a connu le COVID, la découverte pour certains du télétravail comme mode de travail, et la perception nouvelle du statut du freelance semblent être la recette parfaite pour motiver toute une génération de travailleurs à chercher des pâturages plus verts.
Après tout, les publications qui font état de jeunes professionnels qui quittent des métiers bien rémunérés ou décrochent de carrières prometteuses se multiplient. Les témoignages de professionnels sur des groupes comme r/antiwork et les reportages semblent tous arriver aux mêmes conclusions : le travail tel qu’il est traditionnellement organisé, ne répond plus aux attentes d’une génération en stagnation.
Le mode de vie du nomade digital comme solution ?
Se lancer en freelance n’est pas toujours une mince affaire. Pas même pour des professionnels qui sortent d’occupations classiques. Cependant, contrairement à des jeunes diplômés, ils ont déjà une réelle expérience de leur métier, des preuves de compétences robustes et peut-être même un réseau de contacts.
Bien que le statut de freelance semble apporter une satisfaction considérable aux travailleurs, il revient à adhérer à un régime d’auto-salarié ou d’auto-entrepreneur selon les pays où l’on se trouve. C’est aussi accepter de revenus temporairement irréguliers avant de décrocher suffisamment de clients pour retrouver un niveau de rémunération équivalent aux métiers traditionnels.
C’est là qu’une partie des travailleurs qui font la transition adoptent pour une solution innovante : le mode de vie de nomade digital. Pour plusieurs freelances, c’est un moyen :
- de profiter de leur autonomie retrouvée ;
- de mitiger les effets d’une rémunération temporairement réduite en s’installant dans des pays où le coût de la vie est inférieur ;
- de rejoindre une communauté de nomade digitaux et élargir leur réseau de contacts professionnels ;
- de satisfaire les besoins de leur vie privée et familiale dans certains cas.
Conclusion
Dans les faits, la transition entre un métier traditionnel et une activité freelance s’accompagne souvent d’une perte de revenus. Cependant, il est tout à fait possible de mitiger cette perte en planifiant convenablement la transition. Il s’agira pour le professionnel de :
- Identifier sa niche et les compétences à proposer en freelance
- Développer son réseau de clients et prospects
- Commencer en freelance à temps partiel
- Faire la transition complète lorsque les revenus freelance sont à la hauteur de la rémunération salariée
Et, dans l’éventualité où une transition méthodique n’est pas possible, la vie de nomade digital peut être une alternative intéressante pour vivre mieux, même en gagnant moins.
Les illustrations sur cette page ont été fournies par blush et Ira Design.