Au cours de la dernière décennie, le monde du travail s’est lentement orienté vers le travail à distance. En effet, les entreprises ont progressivement adopté des logiciels et plateformes qui leur permettaient de faire tourner leurs processus à tout moment et depuis n’importe quel endroit. Si les freelances avaient déjà fait de ce mode de fonctionnement leur quotidien, pour les salariés c’était encore loin d’être le cas. Du moins, c’est ce qu’on pensait.
La pandémie de COVID-19 a clairement accéléré le pivot du travail en présentiel au télétravail. Les bureaux se sont vidés et les employés ont commencé à découvrir de nouvelles routines. Cette transformation radicale a été maintenue pendant plus d’un an. Et alors qu’on commence à voir le bout du tunnel, il semble évident que la solution provisoire du télétravail devient la norme.
Ce que les travailleurs y gagnent
Il suffit de faire un tour sur les réseaux sociaux et d’écumer le tag #télétravail pour se rendre à l’évidence. L’idée de retourner dans les bureaux est loin d’être appréciée par les travailleurs. Les statistiques varient d’un pays à un autre, mais le sentiment est éloquent : la majorité des travailleurs n’envisagent pas de renouer avec l’ancien modèle de travail.
Si personne ne doute que la transition vers le travail à distance a été complexe, on ne doute plus que le jeu en valait la chandelle. Plus de transits interminables, plus de bouchons, plus d’interactions superflues, plus de réunions qui auraient dû être des emails et surtout, plus de supervision inutile et contre-productive.
Ces heures perdues dans les transports sont désormais consacrées à la famille et aux interactions sociales pertinentes. Les professionnels en télétravail peuvent s’adonner à d’autres projets, prendre le temps de se divertir, s’occuper de leur bien-être physique et mental. Surtout, avec ce temps, ils peuvent enfin avoir le temps de « ne rien faire ».
Ce que les employeurs et entreprises y gagnent
Si les entreprises ont longtemps été réticentes vis-à-vis du travail à distance, c’est parce qu’elles craignaient que sans supervision, les employés perdent en productivité. Après un an d’expérimentation, il semble évident que les craintes étaient largement infondées. Certes, sur ce point il n’y a pas de réponse toute faite. Pour certains instituts, on s’oriente vers une perte de productivité moyenne de 20% si le télétravail est appliqué à 100%. D’autres experts constatent par contre une hausse de productivité de l’ordre de 22% (Institut Sapiens).
Notons que le télétravail est une opportunité pour les entreprises également.
- Les économies sur les locaux : si les travailleurs ne viennent plus dans les bureaux, il n’est plus nécessaire de louer de grands espaces. La réduction peut être de l’ordre de 25%, 50% ou même plus pour les entreprises qui osent faire du télétravail le modèle par défaut.
- Un accès débridé aux travailleurs : si le travail à distance devient la norme, alors on peut travailler avec n’importe qui, où qu’il se trouve. On recrute donc des talents de tous les horizons dans son entreprise ou en qualité de freelance.
- Le fonctionnement asynchrone : ça peut être un obstacle ou un atout pour l’entreprise. Les emplois du temps flexible permettront aux travailleurs de se focaliser sur les objectifs plutôt que le temps passé « au travail ».
A ceci on peut ajouter la réduction des rôles de managers, des réunions interminables, des distractions au sein du cadre professionnel, etc. Les travailleurs n’ont pas cessé de dire que le travail à distance leur a permis de reprendre les rennes de leurs vies et définir les conditions idéales de télétravail. Il serait cependant naïf de croire que le modèle de travail à distance n’a que des avantages.
Tout n’est pas rose pour le télétravail
Il est clair que le travail à distance est prometteur. Toujours est-il que c’est une révolution qui n’est pas à la portée de tous. Le premier obstacle au télétravail est la nature du travail en lui-même. Il y a de nombreuses professions pour lesquelles le télétravail est encore une utopie. Et de nombreuses autres pour lesquelles ça n’arrivera peut-être jamais.
Mais hormis cette obstacle, il ne faut pas oublier que le travail en distanciel implique un certain confort du travailleur. Une jeune personne qui entre à peine sur le marché de l’emploi et qui habite en collocation n’est pas nécessairement dans les meilleures conditions pour télétravailler. Il est donc impératif de faire la nuance entre télétravail et travailler depuis la maison.
Il en va de même de certaines étapes du parcours professionnel. Pour la formation de stagiaires et de nouvelles recrues, le travail à distance peut être catastrophique. Les interactions en vis-à-vis qui permettent de guider et d’orienter les travailleurs en formation se perdent avec ce modèle de travail en distanciel.
Conclusion : La formule de travail à distance idéale
La formule idéale de télétravail doit donc prendre compte des avantages et des inconvénients. Si on ne doute pas une seconde que le télétravail deviendra la norme, il faut faire preuve de nuances. L’instauration d’une telle politique révolutionnaire a été accélérée par le COVID-19. Mais les responsables d’entreprises doivent prendre soin d’être moins tyranniques que le virus dans leurs nouvelles orientations.
Le dernier mot reste à dire. Le télétravail doit être une discussion ouverte et flexible entre les salariés et leurs employeurs. Qu’il s’agisse de formules hybrides en présentiel et à distance ou qu’on donne à chaque employé le choix et la capacité de trouver une formule qui l’arrange, tout le monde doit pouvoir y trouver son compte.
Les illustrations sur cette page ont été fournies par DrawKit.
Cet article plaide pour une approche flexible et adaptée aux besoins de chacun, ce qui me semble être une bonne solution.