Il n’y a rien de tel que l’expérience personnelle pour confirmer certaines vérités évidentes. En tant que freelance, j’ai toujours mis l’accent sur mon côté de l’équation. Chacune de mes interactions était motivée par le souci de devenir le meilleur rédacteur web et copywriter que mes clients freelance pouvaient trouver. Et ça a porté ses fruits. Il n’y a rien de mal à se consacrer à son propre perfectionnement. C’est d’ailleurs le bon réflexe à avoir.
Ceci dit, j’ai perdu énormément de temps et d’énergie en ignorant le point de vue de mes employeurs. J’avais bien conscience que tous les employeurs freelance ne constituaient pas un bloc homogène, et j’avais mis au point des stratégies d’approche spécifique à chaque type. Ce qui m’avait échappé, c’était que les clients freelance ne sont pas tous au même « niveau » D’où l’intérêt d’aborder dans cet article, les archétypes clients dans le monde du freelancing.
Le client débutant : sait ce qu’il veut
Ce client a un objectif. C’est le client qui a une vision assez précise de son objectif final. Il n’est pas particulièrement expérimenté, mais il s’est renseigné sur les prestations dont il aura besoin et a une idée globale des tarifs et des délais d’exécution.
C’est le cas par exemple d’un artisan serrurier qui fait appel aux services d’un rédacteur web. La mission : produire du contenu pour bien référencer son site dans sa région.
- Dans le fond, c’est un bon projet. Le problème est que le client n’a aucune idée du nombre d’articles qu’il lui faudra, des mots-clés à cibler, de la nature des textes ou du ton à adopter.
- En tant que freelance, il faut pouvoir éduquer de tels clients freelance sur les subtilités du métier de rédacteur web. Il faudra également chercher à préciser autant que possible les paramètres de la mission pour éviter les déconvenues. Par exemple, expliquer que les textes n’entraîneront pas une amélioration systématique de son référencement.
- La difficulté avec de tels employeurs freelance, est qu’ils peuvent être inflexibles. Ils n’accepteront pas toujours des suggestions, de peur d’être arnaqués. Et parfois, ils n’admettront pas leur manque d’expérience avec les contrats de freelancing.
Comment travailler avec ce client ?
Positionnez-vous en tant que référence et collaborateur de confiance. Vous pouvez développer une relation professionnelle durable avec ces clients. Certains sont rigides et d’autres sont plus flexibles. Quoi qu’il en soit, vous devrez toujours faire preuve d’honnêteté et essayer de donner de bons conseils pour la réalisation de leurs projets.
Le client intermédiaire : sait ce dont il a besoin
Ce client a une feuille de route. Ce n’est certainement pas son premier tour de manège. Il a une bonne idée des besoins à satisfaire avant d’atteindre son objectif. Ce sont des clients freelance qui ont plus de préparation en ce qui concerne les interactions avec les travailleurs indépendants. Et pour la plupart, ils ont déjà scindé leur objectif global en tâches et missions plutôt spécifique.
Revenons-en à l’exemple du serrurier. Cette fois-ci, il recrutera un designer web, un rédacteur web et un spécialiste du SEO. La mission reste la même : être classé dans les résultats de recherche de sa région.
- L’employeur freelance sait combien d’articles il lui faut, leur longueur moyenne et les mots clés à cibler. Il a une meilleure compréhension du travail de manière générale, mais ce n’est pas encore un expert.
- Vous aurez peut-être besoin de lui faire des suggestions pour le ton à adopter. Préfère-t-il une approche décontractée ou un ton informel ? A-t-il déjà une liste de sujets ou préfère-t-il que le rédacteur trouve les sujets lui-même ?
- Ces clients en savent suffisamment pour cerner la complexité de chaque tâche. Ils sont généralement ouverts aux suggestions et les adoptent, lorsqu’elles n’entraînent pas un dépassement de leur budget.
Comment travailler avec ce client ?
Suivez leurs consignes, mais n’hésitez pas à donner votre avis si c’est nécessaire afin de montrer une meilleure façon de faire les choses. Restez dans les paramètres du projet et préparez-vous à renégocier votre tarif si la portée du projet excède les paramètres de départ.
Le client professionnel : sait comment il veut que les missions soient accomplies
Ce client a un projet et une méthodologie bien définie. En plus des tâches en amont, il a une bonne maîtrise des tâches en aval. Il sait ce dont il a besoin et sait exactement comment il souhaite que les tâches soient réalisées.
Si on prend encore l’exemple du serrurier, il fera également appel à un copywriter pour écrire des pages de ventes spécialisées et lancera une campagne de référencement SEA. C’est le genre de client qui demandera par exemple un score SEO de 85/100 pour chaque texte.
- Ces clients freelance peuvent être des particuliers ou des entreprises. En règle générale, ce sont des agences qui recrutent pour combler un manque de personnel. Leur méthodologie de travail peut être rigide et ils ne sont pas toujours disposés à la modifier. Après tout, c’est une formule qui fonctionne pour eux.
- Si les suggestions quant aux méthodologies ne passent pas toujours, les suggestions relatives à l’optimisation des résultats sont toujours les bienvenues. Ce sont des clients axés sur les résultats mais qui ne sous-estiment en rien la quantité de travail à abattre pour atteindre lesdits résultats.
- Ces clients ne sont pas nécessairement des experts dans chaque domaine, mais il y a peu d’éléments du métier dont il n’ont pas connaissance. Il n’est d’ailleurs pas rare que ces clients en sachent plus sur le métier que la plupart des freelances.
Comment travailler avec ce client ?
Rentrez dans le moule et faites preuve d’initiatives restreintes. Demandez des retours constamment et adaptez-vous à leurs besoins et attentes. Votre manière de faire les choses passe au second plan avec ces clients. Vous pouvez gagner énormément en expérience et en argent avec de tels clients.
Résumé
Tout comme pour les travailleurs indépendants, les clients-employeurs qui se tournent vers le freelancing ne bénéficient pas toujours du soutien traditionnel. Parfois, ils en sont à leur premier projet et ne perçoivent pas tous les contours des tâches qu’ils souhaitent commander. Connaître le niveau d’expérience des clients freelance est un atout. Il permet d’une part de proposer des prestations à la hauteur des attentes du client. Et d’autre part, il vous met à l’abri des interactions désastreuses qui peuvent naître de simples malentendus.
De la même manière que les clients ne souhaitent pas toujours collaborer avec des freelances débutants, les freelances ont parfois la hantise de se retrouver avec un client débutant. Afin de collaborer dans les conditions optimales, il est indispensable d’identifier l’archétype du client et de s’adapter en conséquence.
- Le client qui débute ne détaille généralement pas les tâches. Il a un objectif global qu’il souhaite atteindre. Il faut être en mesure de le guider et de l’informer à propos des contours et des obstacles de son projet ;
- Le client intermédiaire a déjà une certaine expérience. Si ses briefs sont détaillés, tous les détails n’y sont pas toujours présents. Il ne faut pas hésiter à lui proposer des services complémentaires lorsqu’on estime qu’il peut en avoir besoin ;
- Le client professionnel sait exactement ce qu’il veut. Il reste tout de même ouvert aux propositions et est disposé à payer le prix fort pour des prestations expertes. C’est le « client idéal » dans la plupart des scenarii.
Les degrés d’expérience des clients ne sont pas les seuls aspects qu’il faut prendre en compte. Il y a de nombreux autres critères suivant lesquels on peut classifier les employeurs freelance. Il y a le radin, le « je sais tout », le fantôme, le roi et plein d’autres. Certains sont d’excellents clients et d’autres sont difficiles à gérer. Toujours est-il que savoir reconnaître les degrés d’expérience est la première étape pour interagir convenablement avec eux.
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